Ce que tu croyais faire de moi !

Quelques histoires de femmes au XIIème Siècle

 Contes, Chansons, Lais, Fables, Cansos, Tensos, Sirventès et musiques
 
 
 
Aliénor d’Aquitaine est enfermée depuis plus de 10 ans par son mari Henri II Plantagenêt, roi d’Angleterre. A la mort du roi, son fils Henri le Jeune obtient un adoucissement de ses conditions de détention. Aliénor peut alors faire venir trobairitz, conteuses et poétesses pour se divertir. Dans leurs histoires les femmes sont à l’honneur ! Alors que l’Église leur fait porter le péché originel et fait tout pour les tenir enfermées, elles, qui n’ont jamais cru à leur infériorité et ont toujours eu les mots pour le dire, rivalisent d’esprit pour défendre la dignité de leur sexe.
 
La compagnie Kta vous invite à découvrir ces histoires transmises, écrites, composées et chantées par des femmes au XIIème siècle : sirventès, tensos et cansos anonymes, fables, lais, contes et chants traditionnels, récit de la légende arthurienne, récit des milles et une nuits, extrait de l’Alexiade d’Anne Comnène… Un florilège jubilatoire de la truculence de l’esprit féminin, de son impertinence, de ses révoltes et de sa joie !
 
Anne Deval : voix ; Fred Blancot : musiques
1h30, tout public à partir de 12 ans

Les Trobairitz

46 textes ont été retrouvés dont un seul avec la partition musicale : « A Chantar M’er de so qu’eu no volria » de la comtesse de Die. Ces textes ont été écrits 100 ans après avoir été composés, ils nous sont parvenus grâce à la tradition orale. Chantés dans les cours de « Fin’Amor » par les dames âgées de 12 à 25 ans : tenso, canso, alba et sirventès expriment amour, protestations et revendications. Conscientes d’appartenir à un monde dirigé par les hommes, elles ne remettent cependant pas en doute leur légitimité à exister, à se défendre, à aimer et à protester.

Contexte historique

Nous sommes au temps des sept provinces mythiques de l’Occitanie qui s’étendaient des Pyrénées au Poitou, de la Méditerranée aux Alpes. A Die, sur la place de la comtesse trône le buste de la comtesse de Die, seule trobairitz dont on a retrouvé et le texte poétique et la musique. On sait que dans les cours d’Occitanie troubadours et jongleurs, trobairitz et jongleresses faisaient résonner une poésie nouvelle, fortement inspirée de la poésie arabo-andalouse et nourrie des apports culturels ramenés d’Orient par les croisades et le commerce ininterrompu. La beauté, la curiosité, la tolérance, la générosité, l’honneur étaient les valeurs promues à cette époque sous le nom d’un concept : le « Paratge » qui signifiait le principe d’égalité entre les sexes et les classes sociales. La valeur d’un chevalier ne dépendait pas de sa naissance mais de sa noblesse de coeur et de son mérite.